« Sans pouvoir dire au juste ce qu’est le théâtre, je sais ce que je lui refuse d’être : la description de gestes quotidiens vus de l’extérieur : je vais au théâtre afin de me voir, sur la scène (restitué en un seul personnage ou à l’aide d’un personnage multiple et sous forme de conte) tel que je ne saurais ― ou n’oserais ― me voir ou me rêver, et tel pourtant que je me sais être. »
Jean Genet, “Comment jouer Les Bonnes“
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On a dit sur le théâtre …
« L’art du théâtre n’est ni le jeu des acteurs, ni la pièce, ni la mise en scène, ni la danse ; il est formé des éléments qui les composent : du geste qui est l’âme du jeu ; des mots qui sont le corps de la pièce ; des lignes et des couleurs qui sont l’existence même du décor ; du rythme qui est l’essence de la danse. […] Toutefois le geste est peut-être le plus important : il est à l’Art du Théâtre ce que le dessin est à la peinture, la mélodie à la musique. L’Art de Théâtre est né du geste — du mouvement — de la danse. »
Edward Gordon Craig, De l’art du théâtre
« Le théâtre ne sera jamais un produit industriel. C’est quelque chose de vivant, un risque qui peut se renouveler tous les soirs. Le cinéma n’a rien à voir avec cette peur. Un film est sectionné et corrigé avant d’être offert aux spectateurs. »
« Le théâtre, c’est ma possibilité à moi de capter le réel et de rendre le réel à un haut degré d’intensité et de force. Je cherche le réel. Pas la vérité. On dit que mes pièces sont étranges. Mais je passe mon temps, moi, à chercher le réel. »
Joël Pommerat, Théâtre en présence, p. 10.
« Le théâtre est un art autodestructeur. Il est écrit sur le sable. Le théâtre réunit chaque soir des gens différents et il leur parle à travers le comportement des acteurs. Une mise en scène est établie et doit être reproduite – mais, du jour où elle est fixée, quelque chose d’invisible commence à mourir. »
Peter Brook, L’Espace vide, p. 32-33.
« Certes, un artiste doit avant toute chose comprendre les réalités et les besoins de l’homme de son temps. Cependant le théâtre n’est valable, comme la poésie et la peinture, que dans la mesure où, précisément, il ne cède pas aux coutumes, aux goûts, aux besoins souvent grégaires de la masse. Il ne joue bien son rôle, il n’est utile aux hommes que s’il secoue ses manies collectives, lutte contre ses scléroses, lui dit comme le père Ubu : merdre ! »
Jean Vilar, Jean Vilar par lui-même
« Et l’on peut bien s’amuser à gloser interminablement sur les raisons d’être du théâtre, on peut s’écharper sur ce qu’il devrait être et ce qu’il ne devrait plus être, se réclamer d’une esthétique ou d’une autre, le considérer élitiste ou populaire, le prétendre politique ou non, on peut le cerner, l’entourer de mots, on peut se prévaloir avec lui d’une intimité particulière, on peut l’aimer ou le détester, on peut le mépriser, le voir comme un art ancien, dépassé, on peut le moquer ou le désirer, au fond, quelle importance lorsque quelques personnes, pour ne pas être noyées par le défaitisme, l’ennui et la nausée, se distribuent un texte et se mettent à le faire chacun sien, devant quelques personnes assemblées pour les écouter ? »
Wajdi Mouawad, programme de Littoral, 2020.
« Je ne suis pas quelqu’un de désespéré, mais j’essaie de ne pas me raconter d’histoires. Je ne fais pas partie des artistes qui pensent que l’art peut changer le monde, mais qui croient qu’on peut changer le regard – sur le monde et sur soi. Qui croient que le sens du théâtre n’est pas de tenir des discours militants ou moralisants, mais de faire résonner des affects contemporains, de tenter de saisir quelque chose du psychisme des gens aujourd’hui. »
Stéphane Braunschweig, programme d’Oncle Vania, 2020